Le 11 Septembre 2001 fut une onde de choc pour tous, que ce soit aux États-Unis ou en Europe. Début d’une nouvelle ère, chacun d’entre nous a ressenti un besoin constant de se sentir en sécurité où qu’il aille. Quelles sont ces mesures qui ont à jamais changées notre quotidien ?
La guerre contre le terrorisme est une guerre à durée indéterminée contre un ennemi inconnu.
Dan van Raemdonck, Ancien vice-président de la FIDH
La sécurité dans les transports aériens se renforce
Commençons par le secteur qui a logiquement été le plus impacté par le 11 septembre et ce dès le lendemain des attentats.
Dorénavant les objets tranchants sont proscrits, les liquides de plus de 100 ml ne peuvent être emportés au-delà des portiques de sécurité, et on peut vous demander de vous déchausser afin de passer vos chaussures au scanner.
Dans les années qui ont suivis les aéroports européens s’équipent de scanners corporels et le passeport biométrique, qui permet un contrôle électronique des flux migratoire, devient la norme.
Les USA insisteront même pour qu’on leur transmette les données personnelles des passagers des compagnies aériennes européennes en partance pour les Etats-Unis.
Le secteur de la sécurité privée prend son envol
À partir de 2001, le nombre d’agent de sécurité et de prévention augmente de manière considérable (et ce ne sera que le début). Ils commencent à faire partie de notre quotidien, et se font plus nombreux notamment dans les stades de foot ou encore devant les salles de concert.
Une profession qui était davantage associée à la démarque et aux entrées de boites de nuit prend une envergure de taille à vitesse grand V.
Face à cette croissance, le secteur commence à s’organiser, les agents de sécurité doivent étendre leurs compétences jusqu’à la naissance de la Certification d’Aptitude Professionnelle en 2008 et de la Carte Professionnelle en 2009.
Depuis le secteur ne cesse de se structurer afin d’appréhender au mieux les risques terroristes et attentats, répondant à une demande toujours plus grande.
Les caméras de vidéosurveillance se multiplient
Bien que les caméras de vidéosurveillance aient été mises en place bien avant 2001 dans les lieux publics en France, leur nombre a explosé depuis les années 2000.
En effet la loi contre le terrorisme, rédigée en 2006, prévoit clairement de « développer la vidéosurveillance ». La loi de programmation de 2010 sera l’avènement de ce dispositif de sécurité puisque l’État peut désormais imposer aux municipalités l’installation dans trois cas distincts : « La prévention des actes de terrorisme, les sites d’importance vitale, ou les intérêts fondamentaux de la nation ».
L’armée arrive en ville
Après les attentats du 11 septembre, l’armée commence à patrouiller un petit peu partout, dans les gares, les aéroports et dans les lieux touristiques.
C’est la conséquence du plan Vigipirate, conçu en 1978 alors que l’Europe faisait face à une vague d’attentat, ce plan s’est vu renforcé après les attentats de 2001 et maintenu de façon permanente à partir des attentats de Londres en 2005.
Ainsi des milliers de soldats sont mobilisés en permanence afin d’aider les forces de gendarmerie et de Police.
« La menace terroriste doit désormais être considérée comme permanente »
Internet et communications téléphoniques sous surveillance
Un dispositif de surveillance d’internet a été mis en place deux mois à peine après les attentats. Ainsi à partir du 15 novembre 2001, toutes nos données de connexion sont stockées et ce pour la durée de 1an. Au départ exceptionnelle, cette mesure est rendue permanente en 2003.
De même pour les données téléphoniques, qui, depuis 2006, sont stockées pendant près d’un an et accessible sans que la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité n’ait son mot à dire.
Depuis le 11 Septembre 2001, les dispositifs de sécurité ont évolué, certaines mesures ont permis à des secteurs de prospérer et d’apporter un sentiment de sécurité, d’autres flirtent avec l’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles ouvrant ainsi un débat sans fin et la grande question : sommes-nous prêts à abandonner certaines de nos libertés afin de se sentir en sécurité ?