L’Insee a publié le mois d’octobre dernier un focus sur le secteur :
Suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, le chiffre d’affaires du secteur de la sécurité privée s’est replié mais moins que celui de l’ensemble des activités de soutien.
Quant au taux de marge, il est quant à lui toujours faible en comparaison avec l’ensemble des activités de soutien, ne progressant pas depuis 2010.
Une baisse de l’activité moins marquée que dans l’ensemble des activités de soutien
Le chiffre d’affaire du secteur de la sécurité privée avait atteint 7 milliards d’euros en 2019. Du fait de la crise sanitaire, l’activité a baissé mais moins que dans l’ensemble des activités de soutien. En 2020, le chiffre d’affaires du secteur de la sécurité privée baisse de 3,1 % par rapport à 2019, soit beaucoup moins que celui de l’ensemble des activités de soutien (– 11,9 %).
En effet, depuis mars 2020, l’activité de la sécurité privée a été victime de la fermeture des commerces non-essentiels durant les trois confinements, du report et de l’annulation de foires et de salons, de l’annulation d’événements culturels et sportifs ainsi que de la réduction du trafic aérien. L’intensification du recours aux paiements par carte bancaire a probablement pénalisé l’activité des transporteurs de fonds.
Cependant, le recul d’activité a été atténué par l’intensification des contrôles dans les commerces alimentaires, les hôpitaux, les centres de vaccination et le passe sanitaire.
Plus de la moitié du chiffre d’affaires a été réalisé par les entreprises de taille intermédiaire et par les grandes entreprises avec seulement 10% de leurs effectifs en chômage partiel.
Ces chiffres ne révèlent-ils pas que les métiers de la sécurité privée sont essentiels ?
Ce repli, dû à la crise du Coronavirus, vient interrompre une dynamique économique de 3,6% par an depuis 2010.
Ce dynamisme du secteur de la sécurité privée se traduit par une demande croissante des entreprises, des administrations et des ménages.
Des taux de marge toujours faibles
En 2019, le
taux de marge moyen des sociétés de sécurité privée est de 6,9 %, soit un niveau inférieur à celui de l’ensemble des activités de soutien (9,2 %) et en particulier à celui de la propreté (14,4 %). Il est nettement plus élevé dans les systèmes de sécurité (19,1 %).
À la lecture de ces chiffres, la question se pose donc : pourquoi un agent de sécurité couterait moins qu’un/e agent d’entretien ou encore qu’un coursier ? Qu’est-ce qui justifie cette différence auprès des donneurs d’ordre ?
Dans la sécurité privée, le taux de marge varie beaucoup selon les entreprises. En effet, un quart des entreprises ont un taux de marge inférieur à -2 % tandis qu’un autre quart d’entre elles ont un taux de marge supérieur à 20 %. L’écart entre les entreprises de tailles équivalentes est nettement plus fort pour les microentreprises et les PME que pour les entreprises plus grandes.
Ces statistiques mettent en lumière une autre énigme de notre secteur : pourquoi l’écart de prix entre les entreprises varie-t-il entre 16€ et 25€ ? Pourquoi tant d’entreprises de sécurité pratiquent-elles des faibles prix alors que, dans l’intérim, par exemple, sur 3 demandes de devis, les prix sont sensiblement les mêmes ?
Le taux de marge médian du secteur évolue peu entre 2010 et 2019 malgré le dynamisme de l’activité au cours de la période.
Source : INSEE (https://www.insee.fr/fr/statistiques/5758520)